30/10/2014

Expo Skin. L'art à fleur de peau

(De gauche à droite) :  sculpture de Marie-Laure Viebel pour Nathalie, photo de Mademoiselle Maurice
pour Magali, graffiti de Jérôme Mesnager pour Sylvie.

Skin, fais-moi ma peau ! Tel est le joli thème de l’expo qui se tient depuis le 30 octobre et jusqu’au 30 novembre à la galerie AAA Reinold dans le 8e arrondissement parisien. Une expo organisée par Skin,  association dont je vous ai déjà parlée dont la vocation est de redonner le sourire aux femmes qui ont ou ont eu un cancer du sein. Le principe étant de leur faire rencontrer des artistes qui s’inspirent de leur histoire, leur personnalité et leurs échanges pour créer une œuvre. Tant il est vrai que l’art adoucit les mœurs et les douleurs, qu’il aide à se reconstruire, à « se refaire la peau ».

Après Bruxelles et une brève exposition rive gauche cet automne à la galerie Catherine Houard, Skin, parrainée par Jef Aérosol - charismatique street-artiste pochoiriste - et la très glamour Ana Girardot, propose en ce moment un parcours d’œuvres nées de la collaboration d’une vingtaine de binômes d’artistes et leur muse. Peintures, dessins, sculptures, vidéos, créations de stylistes, photos, installations, joaillerie… sont proposés à la vente à la galerie Reinold et sur le site de Skin au prix unique de 500 € pour être offerts à la femme qui les a inspirés. Une autre belle idée qui mérite d’être saluée. Quant aux fonds récoltés, ils sont reversés pour une moitié aux artistes et pour l’autre à l'association pour ses frais de fonctionnement. Je concluerai d’un mot et c’est…Chapeau ! Il fallait vous en douter.
Expo Skin - Du 30 octobre au 30 novembre 2014 - Galerie AAA Reinold 233, rue du faubourg Sait Honoré, Paris 8e. Plus d'infos : www. s-k-i-n.fr

La Tsigane de Lord Stanley, spectacle humaniste et déjanté

Les personnages hauts en couleurs de La Tsigane de Lord Stanley. Photo Olivia Fremeau.

Tamèrantong, la troupe.  "Tamèrantong, ton père en short"… C’est le refrain qu’entonnent à la fin d’un spectacle jubilatoire l’ensemble de la Compagnie Tamèrantong. Compagnie, créée en 1992 par Christine Pellicane, qui réunit autour d’elle une fine équipe technique et pédagogique pour monter des spectacles avec des enfants des quartiers populaires. Christine, elle a le feu sacré.

L’histoire, 100% d’actu. "Nous sommes en 2013 après Jésus-Christ, toute la Gaule est occupée par les envahisseurs, des migrants pauvres sans toit ni loi… Toute ? Non ! Un village d’irréductibles Gaulois résiste encore aux hordes vandales ! ». Vous l’aurez compris, La Tsigane de Lord Stanley, inspirée d’un conte de Jean Portail sur la Camargue et les Gitans et des écrits d’Alexandre Romanès, créateur du cirque éponyme et poète, dénonce le racisme ordinaire tellement en vogue. Les bohémiens de la pièce sont nos exclus : roms, boat-people, sans papiers… Le spectacle, joyeusement militant, se réclame d'une contre-offensive artistique et citoyenne. Pour montrer la richesse d’une société multiethnique, où les cultures se mélangent. A côté de cela, La Tsigane est aussi une parabole bouillonnante de trouvailles et d’une spontanéité que seuls les enfants sont capables de réinventer chaque soir.

Comédiens en herbe. Ils sont 24, âgés de 7 à 15 ans, venus de la Plaine-Saint-Denis (93). Des enfants spontanés donc, rieurs, acrobates pour certains. Des acteurs ultra pros aussi - pas question d’improviser, tout est réglé à la baguette - qui s’amusent et nous donnent envie de les rejoindre sur scène. S’ils sont tous excellents, certains ont cette capacité à assumer jusqu’au bout leur personnage, sympathique ou pas, qui révèle une nature. Je craque pour une brunette, sorte de Madame Michu à béret, franchouillarde et xénophobe à souhait, qui compose un personnage à pleurer… de rire.

Scéno, musique et danses tsiganes. Le spectacle est un bonheur visuel dont on se remplit les yeux et l’âme. Les tableaux vivants, pétaradants et colorés -  scénarisés à grand renfort de costumes bout d’ficelles flamboyants  - créent un univers féérique où Kusturika rencontrerait Chagall. Une beauté insolite encore rehaussée par les chorégraphies toniques d'un duo de danseurs marseillais et les mélodies tsiganes de la Compagnie Mohein. Des Bordelais qui ont composé une musique festive et inventé une reprise farfelue de l’hymne rom hongrois. Tamèrantong c’est la joie de vivre, de s’indigner, de créer ensemble. Une belle énergie punk !

Tamèrantong au grand complet. Photo Olivia Fremeau.

- Représentations de La Tsigane de Lord Stanley, les 16 et 17 novembre - à 16h et 14h - Maison des Métallos. 94, rue Jean-Pierre Timbaud Paris 11e. www.maisondesmetallos.org

Un avant goût du spectacle ?

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Expo. Les 6 vies de Franck Gehry au Centre Pompidou


Franck Gehry, architecte de la fondation Louis Vuitton, s'empare de Paris.

Je ne sais pourquoi les réalisations de l’architecte et urbaniste Franck Gehry m’évoquent l’affiche du Château dans le ciel d’Hayao Miyazaki. Peut-être est-ce l’influence asiatique ou la dimension organique d’un langage conceptuel qui donne vie à l’objet ? Un Big-bang architectural révélé à la face du monde en 1997 par le musée Guggenheim de Bilbao. Ce chef-d’oeuvre iconoclaste a engendré depuis lors une nouvelle espèce de recherche architecturale, en constante évolution. Une évolution en mode accéléré, grâce aux technologies du numérique les plus sophistiquées dont le maître s’est emparé dès les années 90 pour développer sa plate-forme de production. 



Il était une fois Franck Gehry. Cette première rétrospective du Centre Pompidou met en lumière les obsessions et les remises en question de l'artiste tout au long de sa (déjà) longue vie. Des débuts à Santa Monica, Californie, où Gehry crée son agence en 1962 puis réalise l’extension de sa maison - véritable manifeste de ses parti-pris architecturaux - à la sublime fondation Louis Vuitton, inaugurée le 24 octobre dernier. On y découvre un créateur plus proche au départ des plasticiens pop art de L.A que de ses confrères. Une sorte d’anar de l’archi qui en remit en cause les conventions toute son existence. Pour humaniser la discipline et faire en sorte que ses œuvres s’intègrent dans l’environnement, voire lui soient utiles. L’exemple le plus parlant étant, une fois encore, le musée Guggenheim qui réactiva le tissu économique de tout un territoire.


Grandes étapes d'une rétrospective. Beaubourg présente une sélection pléthorique de dessins originaux de Franck Gehry et les maquettes de près de soixante de ses projets les plus dingues, dont certains n’ont jamais vu le jour. Etayée d’interviews et de nombreuses vidéos, placées en miroir des maquettes, cette expo monographique s'articule autour de six pôles qui illustrent d’une façon claire et lisible le cheminement d’un génie. Un octogénaire (né en 1929) à la créativité toujours bouillonnante, dont les idées donnent souvent des sueurs froides aux constructeurs. Passionnant.

- Exposition Franck Gehry, jusqu’au 26 janvier 2015 au Centre Pompidou, Paris 4e. www.centrepompidou.fr 

23/10/2014

Mobilier et déco vintage. 5 (bonnes) raisons de préférer JOLI

(En vente sur l'e-shop JOLI, de gauche à droite) : fauteuil Baumann 60's (vendu par paire ) ; petite enfilade 50's
en teck avec 3 tiroirs, 1 placard et 1 plateau ; lampe 60's, pied d'origine, abat-jour neuf.

JOLI, boutique de meubles des années 50 à 70 en ligne depuis mai dernier est mon coup de coeur de la semaine. Certes, l’esprit vintage est à la mode et le concept a priori pas très original. Sauf que sa créatrice Hélène Camensuli, une esthète doublée d'une femme pratique, a opté pour une stratégie commerciale qui fait la différence avec d’autres e-shop.

L’authenticité.  "L'idée de JOLI, inspirée en partie par le géant du design suédois, est de proposer un mobilier utile et beau à la fois. La "JOLI touch" étant que chaque objet est rare, si ce n'est unique" explique Hélène. Vous pouvez lui faire confiance pour vendre l'édition originale dont vous rêviez, plutôt qu'une énième copie.

Les prix. JOLI fait mentir l'adage selon lequel ce qui est rare est cher. Les prix y sont ultra accessibles. Une paire de fauteuils d'époque en teck, 250 € pièce, c'est à se demander où est la marge. Et de 2 raisons de se faire JOLIment plaisir !

La qualité. Celle des rénovations mérite d'être soulignée. Perfectionniste, Hélène ne plaisante pas avec le confort et désosse chaque fauteuil pour en vérifier l'assise.

Le choix des tissus. Que le tissu soit d'origine ou contemporain, JOLI a l'oeil pour dénicher des imprimés frais et des couleurs dont le peps réveille votre intérieur.

Le service à la demande. Ce qui fait le supplément d'âme de la marque, c'est aussi de trouver la perle rare que vous vous épuisez à chercher sans succès depuis un temps fou. La commode aux dimensions lilliputiennes qui tient dans le micro-studio de votre ado, le bureau qui se transforme en table d'appoint… JOLI raffole des challenges !

- Net. www.joli-trouvaillesvintage.fr

JOLI, en bref

Rocking-chair 50's édité par Gemma
vendu sur l'e-shop JOLI (220€).

- Offre. Mobilier et objets fonctionnels et beaux datés des années 50 à 70 en bois, 
le plus souvent. Style scandinave.

- Pièces de prédilection. Les sièges et fauteuils. Notamment les rocking chair. 

- A venir. En cours de rénovation, un lot de chaises Tapiovara sera bientôt disponible. 

- Livraison. Au show-room JOLI : 88, rue de Verdun 92270 Bois-Colombes
 ou à votre domicile (exclusivement à Paris et en région parisienne) : 20 €.

02/10/2014

Design. Les rêveries mobiles d'Alex Palenski

Alex Palenski maniant un de ses merveilleux jouets pour adultes (mobile, pièce unique. Photo de Guillaume Blanchon). 

Stabile exposé à la librairie Le
 chemin des arts 46, rue Hermel, Paris 18e
L’essence de l’art. Longtemps, Alex Palenski s’est cherché, avant que le mobile ne le trouve. Petit-fils de designer et fils d’une restauratrice de tableaux elle-même peintre, il découvre Calder et du même coup sa voie dans l’art, au hasard d’une expo à Beaubourg, en 2009. Emerveillé par ces sculptures en mouvements dont l’équilibre défie les lois de la physique, le jeune homme de trente ans empreinte illico les cisailles de son grand-père pour créer ses propres oeuvres. Cinq ans plus tard, le coup de foudre est devenu passion au long cours. Dans son atelier parisien, le sculpteur travaille le métal sans relâche, d’une façon très artisanale. Il sculpte et polit ses pièces à la main, sans  ponceuse. Son inspiration naît d’une réflexion intérieure qui se nourrit du silence. 

(r)évolution. Infiniment gracieux, ses mobiles et stabiles aux couleurs primaires d’abord inspirées de Calder, évoluent peu à peu vers plus de sobriété. « J’aime travailler le métal brut, les noirs poudrés, les tons neutres. Je me contente aujourd’hui d’une couleur pour faire vibrer la sculpture et mettre ses formes en valeur ». Des formes qu’Alex rêve maintenant en 3D. Il imagine des figures coniques – sortes de coquillages imaginaires et précieux – pendant au bout de ses fils d’acier. Un nouveau défi artistique. Disponibles sur son site, ses pièces sont exposées pour certaines d'entre elles à la librairie Le chemin des arts (Paris 18e) jusqu’à fin octobre. Alex crée aussi des ouvrages sur-mesure, en partant des envies et de l’atmosphère des lieux de vie de celles et ceux qui lui passent commande. Avis aux amateurs !
Infos et contactwww. alex-palenski-mobiles.com